Un changement subtil a donné vie au 'moment du Côté Obscur' de Star Wars: Jedi Survivor

Avertissement de spoiler: Cet article discute d'un moment dramatique clé vers la fin de Star Wars Jedi: Survivor.

Au début de leur présentation sur la création des moments narratifs clés dans Star Wars: Jedi Survivor, le scénariste en chef Daniel Homan et le concepteur principal des rencontres Patrick Wren ont pris un moment pour expliquer leur passion pour la saga Star Wars, Homan la décrivant comme représentant 'le combat classique entre le bien et le mal'.

Homan avait fait référence à ce combat en allusion au fait que le récit du Jedi Survivor est sur la façon dont 'le combat entre le bien et le mal' devient internalisé pour les personnages du jeu, qui vivent à travers ce qu'on appelle parfois 'les Temps Obscurs' situés entre l'Episode III: La Revanche des Sith et l'Episode IV: Un Nouvel Espoir.

C'est un environnement où l'Empire Galactique a pris le pouvoir, et la distribution de Jedi: Survivor doit se battre bec et ongles juste pour survivre, sans espoir d'arrêter le mal dans son élan.

'Le combat entre le bien et le mal' ne couvre pas totalement ce que Homan a décrit. La représentation de Star Wars de ce conflit a résisté à l'épreuve du temps parce que c'est aussi une histoire à propos du mal incitant le bien à céder à ses instincts les plus égoïstes et à rejoindre son camp. Dans l'Episode VI: Le Retour du Jedi, Luke Skywalker résiste à cette tentation et abandonne son arme plutôt que de tuer son propre père pour sauver la galaxie.

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Dans La Revanche des Sith, Anakin Skywalker cède, et le héros de la République Galactique devient l'exécuteur meurtrier de l'Empire fasciste.

Vers la fin de Jedi Survivor, le personnage joueur Cal Kestis fait face à cette même tentation en chassant l'homme qui a trahi ses amis. Avec son mentor mort, et son rêve de sauver les survivants Jedi menacé, Kestis infiltre une station spatiale impériale pour affronter son ancien ami Bode Akuna. Il retient brièvement sa main après avoir appris que Bode a commis ses actes sombres pour protéger sa fille.

Mais Bode s'échappe et Cal le poursuit, la colère prenant le dessus. S'ensuit une scène où Respawn invite le joueur à se joindre à la rage de Cal, transformant la capacité 'Force Ralentie' en une qui active le Côté Obscur et permet un massacre de masse des soldats impériaux se dressant sur son chemin.

Selon Wren, cela a demandé beaucoup d'efforts pour que cette scène fonctionne, et elle n'a pris forme qu'après que l'équipe ait apporté une manipulation subtile d'un mécanisme-clé du jeu: le compteur de Force du joueur.

Symboliser le pouvoir de la Force à travers un simple compteur de puissance

Le compteur de Force dans Jedi Survivor est censé symboliser comment Cal puise dans le pouvoir légendaire qui unit l'univers. Confiner une présence toute-puissante et hautement spirituelle dans une simple barre de puissance a quelques maladresses ludonarratives (pas de dissonance) mais Wren a dit que c'était un outil inestimable pour le moment de Noirceur de Cal.

Gérer la puissance du compteur est un mécanisme de combat clé tout au long de Jedi Survivor. Le laisser trop bas rend impossible l'utilisation de certaines capacités, mais le joueur peut acquérir des pouvoirs qui en prolongent la durée ou facilitent sa régénération en plein combat. Cal ne peut pas puiser aussi facilement dans la Force que son mentor Cere Junda ou de puissants vilains comme Dark Vador car il n'est pas aussi habile à s'y connecter qu'eux.

Cela nous amène à l'embrasement de Cal par la noirceur. Lorsqu'ils ont initialement conçu la folie meurtrière de Cal, Wren a expliqué que l'instinct initial de l'équipe était de faire en sorte que les joueurs activent leur nouvelle capacité, puisent dans le Côté Obscur et entrent dans une rage infinie. L'espoir était que transformer ce moment de fantasme de pouvoir en quelque chose de tragiquement émotionnel vendrait la tentation que ressent Cal de céder à sa colère.

Cela n'a pas fonctionné tout de suite. 'L'intensité de la tension était plate durant toute l'expérience', a admis Wren. 'Même dans un moment comme celui-ci, vous avez toujours une cadence, et vous devez toujours vous assurer que ce que vous essayez de transmettre réagit de cette manière.'

Cette séquence est également celle avec le plus grand nombre d'ennemis à l'écran dans tout le jeu. Aucun nombre d'entre eux n'a pu résoudre les problèmes de rythme sans interférer avec le fantasme de pouvoir que l'utilisation du Côté Obscur est censée véhiculer.

La solution a été simplement de revoir le compteur de Force. La rage du Côté Obscur de Cal a été ajustée pour consommer de la Force du compteur comme n'importe quelle autre capacité, et disparaîtrait quand il serait vide. Mais dans cette frénésie, le compteur se remplit passivement, une chose qu'il ne fait jamais ailleurs dans le jeu.

'C'est pour représenter la colère que Cal traverse, mais cela remplit également un objectif de gameplay', a déclaré Wren.

Cal Kestis dans un uniforme impérial se tient au-dessus de plusieurs cadavres.

Image via Respawn/Electronic Arts.

Un rythme se construit avec la scène maintenant que la capacité et le compteur de Force interagissent correctement. Cal commence sa frénésie, mais ensuite le pouvoir s'estompe. Les troupes impériales envahissent son chemin en nombre, un nombre qui serait infranchissable dans le gameplay général.

Le compteur de Cal se remplit de façon passive et à travers ces courtes rafales de combat régulier, et avec un rugissement de colère, il est prêt à puiser de nouveau dans le pouvoir du Côté Obscur.

Avec ce rythme établi, Wren et ses collègues ont pu mieux rythmer la rencontre, attirant les joueurs et les aidant à comprendre le pouvoir du Côté Obscur.

Seules les paroles de Merrin, une autre utilisatrice de la Force qui a également eu sa propre confrontation avec l'obscurité dans Jedi: Fallen Order, peuvent ramener Cal vers la lumière—mais toujours transformé par la proximité de sa colère embrassée.

L'interprétation de Respawn du 'fantasme de pouvoir' renverse merveilleusement l'idée sur sa tête

Dire le mot 'fantasme de pouvoir' dans le design de jeu et vous faites généralement référence à l'idée de donner aux joueurs des capacités qu'ils n'auraient pas dans la vie réelle et de les laisser s'élever dans un espace de jeu vidéo. C'est utile pour les jeux de combat mais parfois critiqué comme limitant ce qui est possible en matière de narration et de mécanique.

Mais grâce au travail réalisé par Wren, Homan et leurs pairs, l'idée prend une nouvelle vie dans Jedi: Survivor. Le plus grand moment de 'fantasme de pouvoir' du jeu, où les joueurs peuvent ravager tout sur leur passage, est explicitement encadré comme puisant dans les instincts les plus sombres du héros.

Dans le reste du jeu, le combat est une lutte constante. Même un boss plaisanterie nommé 'Rick le Technicien de Porte' a réussi à vaincre 489 joueurs en juin 2023, un nombre de victimes qui a sûrement augmenté depuis lors.

Contraster cette lutte avec la facilité d'un meurtre de masse alimenté par le Côté Obscur (et aussi la facilité et l’élégance que les joueurs possèdent dans un autre setpiece où ils contrôlent le maître serein Cere Junda), renforce le message sur le bien, le mal, et le pouvoir de la tentation, qui se trouve au cœur de la saga Star Wars.

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